Des outils pour créer un webdocumentaire

Gaëlle Engelberts

Voici une liste d’outils destinés spécifiquement à la création de webdocumentaires, sans avoir à écrire une seule ligne de code:

Aesop Story Engine offre 13 “ingrédients” interactifs (vidéo, son, image, effet parallaxe, chapitres, etc.) qui permettent de créer une histoire dans une page web WordPress. C’est un projet développé pour créer plus facilement et rapidement des oeuvres comme Snow Fall du New York Times. Le produit de base est gratuit, mais il faut payer pour obtenir des fonctionnalités supplémentaires.

Conducttr propose la création d’oeuvres interactives basées sur l’envoi de courriels, de messages sur les réseaux sociaux ou via SMS. Les “personnages” de l’oeuvre communiquent ainsi directement avec les interacteurs. Cela permet de créer une oeuvre qui s’incorpore au réel puisqu’elle se base sur des outils numériques que l’on utilise au quotidien.

The Korsakow System est un logiciel opensource pour créer des films interactifs qui repose sur une narrativité aléatoire. L’oeuvre est divisée en SNU (Smallest Narrative Unit) d’une durée de quelques secondes à quelques minutes. Les SNU sont reliés entre eux par des règles établies par l’auteur et une certaine part d’aléatoire. L’auteur décide donc des règles du jeu, mais il ne peut pas tracer le parcours exact de l’utilisateur.

Klynt est un logiciel basé sur le HTML5 qui permet de créer une structure narrative avec de la vidéo, du son, des images et du contenu du web (YouTube, Google Maps, Wikipedia, etc). Les pages sont reliées entre elles grâce à une structure arborescente alors que chaque page se construit sur une timeline. L’édition PRO coûte 500 euros.

Racontr est un programme basé en ligne qui permet de créer une structure narrative interactive (site web, appli ou expérience VR) avec de la vidéo, du son, des images et du contenu du web (Vimeo, YouTube, Google Maps, Dailymotion, etc). Le montage ne se fait pas sur une timeline, mais plutôt à partir d’une structure arborescente qui lie les pages entre elles. Le téléversement des premiers 30 Mo sur la plateforme est gratuit.

Rapt Media est un programme en ligne qui permet de créer des vidéos interactives où l’interacteur doit faire des choix narratifs à des moments-clés du film. L’action s’arrête et il faut décider entre deux alternatives. Le format est imposé à l’auteur qui ne peut utiliser que de la vidéo.

Timeline JS permet de créer une timeline qui peut afficher du texte, des posts Twitter, des photos Flickr, des cartes Google Maps, des vidéos (YouTube, Vimeo, Vine, Dailymotion), des articles de Wikipedia et des extraits sonores SoundCloud. C’est gratuit, mais il faut avoir un compte Google.

Tumult Hype: Ce logiciel, souvent comparé à Flash d’Adobe, permet d’animer le contenu d’une page web visionné sur un ordinateur, une tablette ou un mobile. Le système d’animation est basé sur le contrôle et l’organisation d’images clés via une ligne de temps. Bien que ce logiciel n’est pas gratuit, il est possible de l’utiliser sans frais pendant une période d’essai de 14 jours.

Verse permet de créer une oeuvre divisée en plusieurs chapitres qui offrent du contenu additionnel (photos, vidéos, entrevues) en cours de visionnement. C’est un outil facile à utiliser, mais qui oblige l’utilisation d’un format linéaire prédéterminé.

Wonda VR permet de créer des expériences en réalité virtuelle (360°) à l’aide d’un outil qui ressemble à Klynt (voir plus haut). Vous pouvez tester la création d’un (petit) premier projet gratuitement.

WordPress permet de créer un site web en utilisant des “thèmes”, c’est-à-dire des sites déjà codés dans lesquels on y ajoute notre propre contenu. Il y a des thèmes gratuits, mais il y a aussi des thèmes “premiums” qui offrent de nombreuses possibilités pour une somme modique. À noter qu’il y a deux façons d’utiliser les fonctionnalités WordPress : en utilisant le site wordpress.com ou en téléchargeant sur votre serveur le logiciel WordPress, ce qui vous donne accès à plus de fonctionnalités.

En espérant que cela vous est utile!

Dernière mise à jour: 31 janvier 2018

20 comments

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  2. laurent

    Parmi les outils pouvant servir à la création de webdocs, Hype (http://tumult.com/hype) a une place à part. C’est le Flash du HTML5, un outil en constante évoution. Il permet déjà de créer des modules interactifs complexes avec de la vidéo, du son. L’emploi de routines javascript permet encore d’étendre ses possibilités. Ses auteurs sont très réactifs et apportent une aide rapide sur un forum dédié relativement dynamique.

  3. laurent

    C’est un outil qui peut se révéler très puissnat. Il faut aller faire un tour sur le forum (http://hype.desk.com/) qui donne plein de tuyaux sur les utilisations très variées.

    Dans les outils, on peut aussi ajouter les frameworks Baker (http://bakerframework.com/) et Laker Compendium (http://www.lakercompendium.com/). Ils permettent tous les deux à patir de fichiers html (et donc html5) de créer gratuitement des magazines interactifs pour ipad publiables sur l’app store ou sur le kiosque. Imaginez un magazine interactif créé à partir de pages à l’interactivité enrichie produite par Hype…

    Dans un autre genre, il faudrait aussi suivre NTEO (http://www.nteo.ca/), société montréalaise qui planche depuis un moment sur un outil permettant de créer des livres intelligents et des applications multimedia. Il n’y a rien sur leur site à part leurs coordonnées mais je les ai rencontrés à Montréal à l’automne dernier et la démonstration qu’il m’avait fait de leur outil était assez impressionnante.

    • Gaëlle Engelberts

      Des pistes très intéressantes, je vais y jeter un coup d’oeil!
      Et le projet de NTEO m’intrigue. Ont-ils annoncé une date de lancement?

  4. laurent

    Non, hélas, je n’ai pas de nouvelles. Soit le projet est au point mort, soit ils le fignolent encore. N’hésitez pas à m’envoyer un mail, je pourrais vous parler de la démo que j’ai vue.

  5. laurent

    Bonjour David (j’attends avec Impatience Fort MacMurray dont m’a parlé P. Lamarre en février)
    Tout dépend de ce dont vous avez besoin.
    C’est une sorte de powerpoint (dis comme ça, ce n’est pas très attirant) dans le sens où chaque projet est consitué par une succession de slides. La comparaison s’arrête là. Individuellement, les slides s’organisent autour d’une animation principale strucuturée sur une timeline et de time lines secondaires qui sont déclenchées par des boutons sur la ligne de temps principale. Ca, c’est la base. Ensuite, l’utilisation de routine javascript permet d’intégrer n’importe quelle fonction spécifique.
    Le gros inconvénient à mon sens est commun à tous les projets html5 ; l’impossibilité du plein écran. En revanche, si vous prévoyez quelque chose pour tout appareil à définition fixe (tablette, téléphone), c’est parfait.
    A mon sens le principal avantage est la facilité d’utilisation de l’outil et la possibilité d’en étendre les capacités via java script. Autre atout non négligeable, les créateurs du logiciel sont très à l’écoute des suggestions des utilisateurs.
    Pour moi, Hype se situe très bien dans une chaîne de fabrication dont il constituerait le socle. On peut lui ajouter des modules créés par Construct 2 cité dans l’article. Construct intègre des mécanismes propres au jeu comme un moteur de physique et possède un langage de programmation détaillé qui permet des choses très poussées comme Flash permet de le faire. La communauté autour de Construct est aussi très dynamique et le logicile évolue très vite (a peu près une beta par semaine depuis un an et demi avec à chaque fois des ajouts de fonctions majeures).
    Les pages ainsi créées avec Hype et Construct peuvent être compilées pour sortir directement des application ios ou Android (via cocoon JS ou Phonegapp) mais aussi des modules autonomes publiables en ligne.

    Construct 2 (Windows uniquement) et Hype (Mac uniquement) sont payants. A eux deux, on dépasse à peine les 150$. Chacun dispose de sa version de démonstration.

  6. David Dufresne (@davduf)

    Rebonjour Laurent,

    Oh que oui, ça aide!

    En fait, je cherche avant tout des programmes d’écriture interactive (je suis un fan absolu de Scrivener), et suis à l’affut de tous nouveaux outils du même genre. J’ai regardé http://www.nevigo.com/en/articydraft/overview/ qui semble diabolique mais sur… PC.

    Hype me semble fort puissant mais finalement ne répond pas exactement à ce que je cherche. Disons que j’aimerais bien expérimenter quelques écritures de jeux (politiques, policiers) simples pour iOS… Or, tout ce que je vois, comme http://www.stencyl.com, semble plutôt orienté jeux de plateforme à l’ancienne.

    Des idées ?

    Pour Fort McMoney, si tout va bien, une bande annonce va arriver mais chut 🙂

  7. laurent

    (je commente en plusieurs fois, trop long)

    David,

    Hype est présenté, y compris par ses créateurs, comme un outil pour créer des animations. C’est à mon sens extrêment réducteur puisqu’il permet d’emboiter des systèmes simples qui au final, peuvent déboucher sur des applications complexes et subtiles.

    D’accord avec vous pour Stencyl, trop orienté jeu et finalement assez rigide.

    En revanche, Construct 2 mérite toute notre attention. Lui aussi souffre d’une mauvaise com. Vendu comme un créateur de jeu, il est suffisament puissant et ouvert pour pouvoir faire complètement autre chose avec. Il est facilement extensible grâce à des plug ins et la communauté autour contribue à l’amélioration du logiciel. On peut tout à fait imaginer créer des modèles scientifique avec, des outils d’analyse sémantique… Parmi les plug in, on trouve des trucs aussi divers que des générateurs/lecteurs de QR codes (pour déclencher des actions grâce à la caméra), des outils de reconnaissance de gestuelle pour écran tactile…
    L’outil est suffisament souple pour pouvoir se plier à tous les besoins.

    Pour les écritures interactives simples, il y a InkleWriter (http://www.inklestudios.com/) un outil (gratuit) en ligne permettant de structurer des textes à l’image des livres dont vous êtes le héros. D’ailleurs, leur dernière production est une réactualisation de Sorcery ! le mythique livre interactif de Steve Jackson paru dans les années 80. C’est une interface en ligne, qui produit des fictions (ou pas d’ailleurs) lisible en ligne et contre 5 à 10 $, on convertit votre production en ebook pour Kindle.

    Je remarque que la majorité de ces outils sont vendus sous l’argument “faites des jeux !”, mais qu’en fait ils permettent de faire bien d’autres choses. A l’inverse, des outils présentés comme des trucs horriblement sérieux dédié à l’entreprise peuvent être détournés pour créer des objets ludiques. Vous n’imaginez pas ce qu’on peut faire avec Powerpoint ou Keynote…
    A l’origine, Myst, qui est quand même un jeu mythique, a été développé sur Hypercard.

  8. laurent

    2/3
    Dans les années 1990, des créateurs ont mené des expériences narratives publiées sur CD-ROM qui, à mon sens, n’ont pas encore trouvé d’équivalent de nos jours. Et la mémoire même de ces expériences s’est perdue puisqu’elle ne sont plus lisibles sur nos ordinateurs actuels. Depuis quelques années, avec le webdoc et la redécourverte de l’interactivité, privés de cette mémoire, on réinvente la roue. Et on s’approche à peine de ce qui a déjà été fait il y a 10-15-25 ans avec moins de moyens.

    Parmi ces vieux jalons :
    – 18h39 (1997) : expérience incroyable de plongée quasi archéologique dans une photo. Que s’est il passé exactement à 18h39 lorsqu’à été prise la photo que doit explorer l’utilisateur ? 1839 : invention de la photographie http://fr.wikipedia.org/wiki/18h39 (les trois liens externes à la fin de l’article sont passionnants)
    – Machines à écrire (1996) : Plongée dans les univers de Queneau et Perec à travers tous les jeux possbiles et imaginables autour de l’écriture combinatoire, du hasard et de l’oulipo. Le site de l’UQAM lui avait consacré un . http://www.olats.org/reperes/offline/mai2000/machEcrire.php
    – In Memoriam (2003) : un jeu d’enquête où la fiction se mêle à la réalité. Gros aspect collaboratif. Les joueurs partagent leur progression et s’entraident à travers des forums, peuvent discuter par mail avec des personnages du jeu. A l’époque, Libé était dans le coup et faisait paraître dans ses pages Actu des articles alimentant l’intrigue. http://www.inmemoriam-thegame.com/fr/gam1.htm

    • Gaëlle Engelberts

      Beaucoup d’information, c’est vraiment très intéressant, merci!
      Au sujet des expériences narratives sur CD-ROM, je pense qu’il serait en effet pertinent de s’y pencher. C’est un ancêtre que j’avais oublié d’inclure dans mes recherches, mais qui nous permettrait certainement d’innover davantage. Un professeur de l’UQAM m’expliquait exactement la même chose la semaine dernière. C’est intrigant que l’on fasse très peu référence au CD-ROM dans le monde des webdocs.

      • laurent

        J’ai été dur et un peu injuste en disant que les auteurs de webdocs réinventaient la roue, bon.
        D’un autre côté, on ne peut plus les lire, ces vieux CD ROM. Sinon avec du vieux matériel (ce qui implique que les ordinateurs durent un peu longtemps) et en espérant que les supports ont survécu. Ca illustre parfaitement le problème qui n’ira qu’en grandissant de l’archivage et de la transmission d’un patrimoine. Imaginez que la génération d’aujourd’hui n’a plus accès à tout un pan de la création d’il y a 10-20 ans, à l’époque où la production était moindre ! L’histoire, l’évolution opère un tri. Le sujet est abordé par Jean Claude Carrière et Umberto Eco dans un bouquin passionnant, “N’espérez pas vous débarrasser des livres” (http://www.telerama.fr/livre/umberto-eco-internet-encourage-la-lecture-de-livres-parce-qu-il-augmente-la-curiosite,47983.php)

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  11. Melissa Marker

    Salut à tous,

    Je suis étudiante en dernière année de Master Cinéma et audiovisuel, option Production. J’écris actuellement mon mémoire dont le sujet est le suivant :
    le documentaire de création face aux exigences du système télévisuel français : quelles alternatives pour les créateurs ?

    Je constate que le documentaire – qui comporte à la base une dimension artistique – s’intègre de plus en plus dans les logiques du système TV, d’une part:
    – en s’ajustant aux lignes éditoriales et aux cases des diffuseurs
    – en s’approchant des codes éditoriaux et esthétiques du reportage
    – d’autre part, en étant dépossédé de la figure centrale de l’auteur, qui partage son rôle de créateur avec le producteur et les responsables des chaînes de télévision (conseillers de programme, responsables de post-prod,etc.)

    J’ai l’impression que cela provoque une certaine homogénéisation du genre, déjà dans la façon d’anticiper et de penser un sujet documentaire, puis dans son écriture, son format et son mode de production. Face à cette standardisation, j’aimerais remettre en question la modélisation du documentaire de création à la TV et m’interroger sur les possibles formes d’innovation du genre dans ce secteur.

    Par exemple, le web-doc constitue un champs ouvert aux expérimentations mais le champs de création reste tout de même limité pour les mêmes raisons citées plus haut.

    J’aimerais donc avoir votre avis : comment qualifiez-vous le documentaire à la télévision aujourd’hui? Trouvez-vous qu’il comporte une dimension artistique? En quoi la frontière docu/reportage est-elle sensible pour vous ?

    Pensez-vous qu’il soit encore possible de faire de la création originale en documentaire avec les diffuseurs TV ? Comment? Pour innover, le documentaire de création doit-il se libérer des chaînes de télévision et se tourner vers des diffuseurs d’un genre nouveau, comme TËnk, Netflix, Amazon ou Hulu ? Selon vous, ces nouvelles plateformes de diffusion sur le net peuvent-elles être un nouveau terrain de jeu pour les créateurs?

    Voilà voilà, je serais ravie d’avoir vos points de vue pour enrichir ma réflexion 🙂

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